L'histoire des religieuses et religieux est intimmement liée à l'histoire carcérale, le bagne n'y fit pas exception...

 

Les premiers religieux arrivés en Guyane furent...des déportés ! La toute jeune république, issue de la révolution souhaitait ainsi punir les prêtres réfractaires, aussi appalés "non jureurs" et le 12 juin 1798, quarante cinq religieux débarquaient de la "Décade". Ils furent suivis par 120 autres sur la "Bayonnaise", puis encore 57 sur la "Vaillante".

Arrestation des prêtres réfractaires

 

Un bon nombre d'entre eux allait échouer directement à l'hopital de Cayenne où ils allaient être pris en charge par les soeurs de Saint Paul de Chartres

Les autres, moins chanceux, étaient envoyés vers Sinnamary dans l'enfer du camp de la "Conamama". Ce véritable pourrissoir allait coûter la vie à 172 d'entre eux...

"Ah Conamama, jadis terre maudite et infortunée, tu es maintenant une terre bénite, une terre sanctifiée, car tu es une terre de martyrs..."Abbé chambard

 

Dés le début de la Transportation, on fit appel aux soeurs de Saint-Paul pour soigner et accompagner les condamnés. Elles allaient payer elles aussi, un lourd tribu à la maladie et au climat lors de l'installation des camps sur le continent, d'abord à la montagne d'argent, puis sur les berges de la Comté...

De nombreuses soeurs payèrent de leur vie leur engagement

 

La loi de 1903 sur la séparation de l'église et de l'état va redistribuer les cartes. le ministère de la marine l'appliquant à la lettre va amener la laïcisation de ses hopitaux et provoquer, dans un sentiment de grande tristesse, le départ des soeurs.

 

Ce seront désormais les soeurs de saint Joseph de Clunny, habilitées dans les prisons de métropole, qui prendront le relais, en particulier pour la garde des femmes bagnardes à Saint Laurent.

le dernier volet et non des moindres, de l'action de religieux au bagne est a mettre au compte de l'Armée du Salut. Ce sont ses membres qui durant des années, après le voyage de Charles Péan en 1928, vont oeuvrer pour le salut des condamnés au doublage en Guyane, puis l'organisation du retour des libérés lors de la fermeture du bagne, après la guerre et ce jusqu'en 1953.

 

L'équipe au grand complet, Albin Peyron au centre, les chassagnols et leurs épouses