L'histoire

De 1852 à 1867, l'histoire du Bagne est chaotique, la maladie et la mort y tiennent le premier rôle. Après avoir quitté les îles du salut devenues trop petites,les transportés arrivent sur la "grande terre"; Des camps fleurissent un peu au hasard, disparaissant par extinction lorsque la main d'oeuvre pénale et son encadrement, décimées par les maladies, ne pouvaient plus y subsister. En plus des travaux de défrichement, les bagnards construisaient des briqueteries, dont la production servait à la fabrication de leurs propres geôles.

 

 

En 1867, le taux de mortalité de la population pénale est tel que le législateur s'émeut et suspend la Transportation vers la Guyane pour les blancs, les dirigeant sur la Nouvelle Calédonie ; Mais dans ces îles, l'opposition des populations locales et des colons fut farouche et le" petit paradis" de l'île des pins apparut bien peu dissuasif...Dès 1887, les Transportés reprirent le chemin de la Guyane, associés cette fois aux récidivistes qui tombaient sous le coup de la relégation (loi du 27 Mai 1885)

 

 

 

Au cours de l'année 1923, une visite va ébranler l'institution, ou plutôt l'opinion publique, en mettant au grand jour les disfonctionnements et les injustices de ce systéme carcéral ; Durant trois semaines, du 6 juin au 1er juillet, le grand reporter Albert Londres va effectuer une enquête sans complaisance, largement diffusée dans la presse nationale à partir du 8 aout. Repris par les députés radicaux socialistes, cela aménera une très vive discussion à l'Assemblée Nationale en novembre 1924. Toutefois, loin de provoquer la fermeture du bagne, cette campagne d'opinion ne permettra que la création d'une série de décrets, en septembre 1925, qui, sans supprimer la peine, la rendront toutefois plus humaine et plus décente.

 

 

"Notre métier n'est pas de faire plaisir, non plus que de faire du tort. Il est de porter la plume dans la plaie"

 

Le systéme perdurera ainsi jusqu'au du dernier convoi de novembre 1938. C'est l'arrivée du front populaire et le rapport de Gaston Monnerville député de la Guyane,en 1937 qui vont accélérer la fin du bagne ; Six mois avant le départ des derniers relégués de Saint Martin de Ré, le décret-loi de juin de la même année, réformait la loi sur la Transportation et instituait sa suppression.Il restait a ce moment là en guyane, prés de 3300 condamnés, autant de libérés astreints au doublage et environ 2000 relégués .Le rapatriement de cette population pénale dans des centrales construites à cet effet ne put se faire devant l'imminence de la guerre....

 

 

La Seconde Guerre Mondiale divisera la population du Bagne comme celle de métropole, entre Vichy et Londres. Les surveillants militaires s'opposent, les bagnards tentent de quitter leur condition en rejoignant la France Libre côté Surinam . S'exprime alors la volonté d'un raffermissement d'une réglementation jugée trop laxiste ; Le colonel Camus, ancien directeur de poulo Condore, en poste au 1er septembre 1941, applique une discipline de fer. Ajouté à cela, le manque de ravitaillement et la mise au travail des relégués , alors que ce n'est pas l'objet de cette condamnation,font qu' à la fin de la guerre, en 1944, lorque le lieutenant-Colonel SAINZ sera nommé pour "liquider" le bagne, il trouvera une population pénale diminuée de plus de la moitié. Jamais le Bagne n'avait connu ce niveau de mortalité.

Cet homme de coeur va tout faire pour donner à sa mission une dimension humaine et rendre les conditions de vie des condamnés décentes, jusqu'au décrets de grâce du Génaral De Gaulle, en 1946.

 

De 1945 à 1949, l'Armée du Salut soutiendra et aidera les derniers bagnards à retourner en métropole où à se forger un nouvel avenir, Ch. Péan, les Waélly, les Chastagnier: autant de noms et de familles au charisme et à la générosité reconnus.


Le 1er Août 1953, les derniers témoins, Bagnards libérés ou Surveillants, rentraient en France sur le "San matteo", ainsi prenait fin dans une quasi indifférence générale, une aventure pénale unique, de prés de cent ans.
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